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Interview : M. Karim Rajan, Directeur général de l’Œnophile

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« Une boisson frelatée est comme une balle de pistolet, ça tue ! »

La belle histoire de leur implantation en terre d’éburnie et les récurrents problèmes des boissons frelatées qui pullulent notre pays sont entre autres les questions que nous avons abordées dans cette interview accordée à Monsieur Karim Rajan, Directeur général de l’œnophile. 

Pouvez-vous nous parler de la création et des missions de l’œnophile Côte d’Ivoire ?

L’œnophile a été crée en 1996, il s’est ressenti au sein du groupe Prosuma d’avoir une entité pour contribuer à la formation des gens au vin. Œnophile d’ailleurs qui signifie amateur de vin. Et donc l’idée était de créer un club de dégustation à l’origine qui pouvait promouvoir les vins. Cette mission est restée dans notre ADN plus de 25 ans après puisque nous mettons un énorme accent sur la formation et l’éducation autour du monde du vin.

Vos caves renferment plus de 3000 références de bouteilles et épiceries fines. Alors, comment les sélectionnez-vous ?

Nous avons aujourd’hui plus de 1500 référence de vins qui sont goûté et choisis. Nous avons en interne un sommelier et moi-même qui goûtons tous les échantillons possibles. Nous participons aux salons internationaux sur le vin. L’idée pour nous est trouver des vins qui vont bien avec le mode de consommation des ivoiriens.

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Dites-nous Monsieur le Directeur, quelles sont les tendances actuelles dans l’industrie des vins et spiritueux en Côte d’Ivoire ?

La grande tendance que nous avons en ce moment est la féminisation de la consommation. Aujourd’hui, nous voyons que de plus en plus les femmes sortent entres elles pour se rendre au restaurant. Et, ces femmes-là ont leurs propres critères de consommation. Ce qui va donner une tendance plus fine, plus élégante et un peu moins sucré. Les palais ivoiriens sont très mûrs, et très développé. La Côte d’Ivoire est l’un des pays en Afrique dont le taux de consommation de vin est plus élevé.

Votre secteur d’activité est l’un des plus concurrentiel, alors, comment parvenez-vous à tirer votre épingle du jeu ?

Tous se passe dans la sélection des produits. Nous proposons des vins qui correspondent aux attentes des consommateurs. Ensuite, nous ne sommes pas que des vendeurs, nous faisons de l’accompagnement en formant nos vendeurs.

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De plus en plus l’on fait cas de boissons frelatées. En votre qualité d’expert en la matière, quels commentaires pouvez-vous faire sur ce sujet…

Ce phénomène n’est pas nouveau, sauf qu’aujourd’hui, les pouvoirs publics ont décidé de prendre à bras le corps ce problème. L’on a encore en mémoire qu’en l’an 2000, une célèbre marque de whiskies avait été interdite sur le territoire ivoirien pendant plus d’une année parce qu’il était frelaté. Le problème de l’alcool frelaté est un problème important, tout simplement parce qu’il représente un danger public. Ce phénomène perdure parce que la taxe d’importation sur les boissons en Côte d’Ivoire est très élevée. C’est l’une des plus importante en Afrique. Du coup, les boissons sont vendues plus chers. Et donc, cela incite les personnes plus scrupuleuses à faire rentrer les produits par les frontières de manière détournée, ou remplir sur place des bouteilles en ayant aucun encadrement sur les méthodes de fabrication d’alcool. Ce sont des produits qui nécessite un savoir-faire. Le plus gros perdant dans cette affaire, c’est bien le consommateur qui met sa vie en péril. Une boisson frelatée est comme une balle de pistolet, ça tue !

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