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Interview : Isaac Kemo, saxophoniste « La Côte d’Ivoire est une chance culturelle et un modèle de mosaïque intéressant. »

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Nos lecteurs aimeraient te connaître davantage. Alors qui est Isaac Kemo, ce passionné du saxophone ?

Natif de l’ouest montagneux de la Côte D’Ivoire. Je suis un Artiste musicien, qui a eu la chance de commencer très tôt la musique. En 1984 déjà, je pratiquais la musique, clarinette et Keyboard (avec des retraités Ivoiriens de l’aventure 46). Des Ivoiriens partirent en France faire des études et apprendre des métiers ; ils en sont revenus aussi avec la musique de la métropole, d’où le répertoire des chansonniers français (influence musicale française pendant et après la 2è guerre mondiale) repris par le groupe : les Vétérans de Bouaké. Cela m’a permis de voir le progrès de la musique française d’aujourd’hui car dans le répertoire, les jeunes morceaux étaient d’Edith Piaf, de Georges Moustaki et autres.

Et pendant ce même temps j’écoutais les vinyles que mon feu père distillait quand il rentrait du travail (car agent de police affecté à Bouaké). Ainsi me berçaient toutes les musiques du monde (Count Basie, Duke Ellington, Orchestra Aragon, Che Merengué, Charlie Parker, Fêla Kuti, Manu Dibango, Vivaldi, Mozart, Tabuley Rochereau, Bob Marley etc……) évidemment ! Avec tous ces cocktails dans mon esprit, ces feux sonores en moi, que pouvais-je faire après ? Rire.

Très friand des rythmes Jazz & Soul, l’on pourrait te demander s’il y a eu des personnes qui t’ont influencé ?

Bien sûr, des noms de nos contemporains Africains tels que : Manu Dibango (j’ai eu l’occasion d’échanger longuement sur la musique internationale et Africaine en présence, Ray Lema, Paco Sery… C’était instructif et édifiant). Fêla Kuti, sa musique répond exactement à mon regard actuel de la musique et du modèle identitaire ignoré par notre jeunesse d’aujourd’hui…John Coltrane, sa musique est d’une élégance d’écriture veloutée et acidifiée, justement ! Elle est électriquement subtile. En un mot, les modèles varient selon l’école.

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Quel est ton regard sur la musique ivoirienne ?

La Côte d’Ivoire est une chance culturelle et un modèle de mosaïque intéressant. On a nos musiques du terroir et celles dites urbaines ; tout évolue au rythme des acteurs et des mécènes … La question ! C’est ici le lieu d’encourager les acteurs, à s’investir davantage pour des collaborations d’abord locales et ensuite à l’international. Aussi amener les acteurs, à accentuer l’aspect modèle que celui de modes. Loin de faire la morale, mais il y’a un petit constat dérangeant quand même…Je le vois ici, quand j’ai l’occasion de venir sur Abidjan. Les musiciens font de la musique contre leurs homologues musiciens : franchement c’est puéril, c’est une perte de temps. La musique c’est comme un lieu de culte, finir ou ne pas achever la construction d’une mosquée, d’une église, d’un temple, là n’est pas la question ! Parce qu’au finish, Dieu n’est pas pressé. Je vous invite à marquer de votre présence, la performance du concert le 4 mai 2024.

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Parle-nous actuellement des projets sur lesquels tu travailles en ce moment ?

Sortir mon prochain album pour cette année 2024. Réactualiser un projet longtemps proposé sur Climbié de Bernard Dadié. A l’occasion, introduit par Henri M’Koumo (Ministère de la Culture) et aussi en présence de Louis Marquez (metteur en scène), il m’avait reçu chez lui à Cocody je me souviens, il avait 101 ans. Les échanges avaient été d’une hauteur qui caractérise l’homme ; je cherche encore des mécènes pour matérialiser ce projet.

Un mot de fin, un message à lancer ?

Justement ! J’encourageais les uns et les autres à de multiples collaborations, car avec toutes ces dynamiques et mutations qui s’imposent, collaborer est le meilleur atout des artistes…. Oui ! J’informerai au moment opportun. La musique est un charme de la nature, préservons-la par nos moyens, alors ! On vous attend nombreux à Azalai Hôtel le 4 mai 2024. Merci et ce fut plaisir d’échanger avec vous. Musicalement !

 

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