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LIFE 177 / Interview avec Karim Rajan, DG de l’Oenophile : “Une boisson frelatée est comme une balle de pistolet, ça tue !”

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Le 177e numéro de Life Magazine est à présent disponible en kiosques et dans tous les points de vente. Retrouvez dans ce numéro l’interview avec Karim Rajan, le Directeur Général de l’Oenophile.

« Une boisson frelatée est comme une balle de pistolet, ça tue ! »

 

Pouvez-vous nous parler de la création et des missions de l’Oenophile en Côte d’Ivoire ?

L’œnophile a été créé en 1996, il s’est ressenti au sein du groupe Prosuma d’avoir une entité pour contribuer à la formation des gens au vin. Œnophile d’ailleurs signifie amateur de vin. Et donc l’idée était de créer un club de dégustation à l’origine pour promouvoir les vins. Cette mission est restée dans notre ADN plus de 25 ans après, puisque nous mettons un énorme accent sur la formation et l’éducation autour du monde du vin.

Vos caves renferment plus de 3000 références de bouteilles et épiceries fines. Alors, comment les sélectionnez-vous ?

Nous avons, aujourd’hui, plus de 1500 références de vins qui sont goûtées et choisies. Nous avons, en interne, un sommelier et moi-même qui goûtons tous les échantillons possibles. Nous participons aux salons internationaux sur le vin. L’idée pour nous est de trouver des vins qui vont bien avec le mode de consommation des Ivoiriens.

Dites-nous, Monsieur le Directeur, quelles sont les tendances actuelles dans l’industrie des vins et spiritueux en Côte d’Ivoire ?

La grande tendance que nous avons, en ce moment, est la féminisation de la consommation. Aujourd’hui, nous voyons que de plus en plus les femmes sortent pour se rendre au restaurant. Et, ces femmes-là ont leurs propres critères de consommation. Ce qui va donner une tendance plus fine, plus élégante et un peu moins sucrée. Les palais ivoiriens sont très mûrs, et très développés. La Côte d’Ivoire est l’un des pays en Afrique dont le taux de consommation de vin est plus élevé.

Votre secteur d’activité est l’un des plus concurrentiel, alors, comment parvenez-vous à tirer votre épingle du jeu ?

Tout se passe dans la sélection des produits. Nous proposons des vins qui correspondent aux attentes des consommateurs. Ensuite, nous ne sommes pas que des vendeurs, nous faisons de l’accompagnement en formant nos vendeurs.

De plus en plus l’on fait cas de boissons frelatées. En votre qualité d’expert en la matière, quels commentaires pouvez-vous faire sur ce sujet?

Ce phénomène n’est pas nouveau, sauf qu’aujourd’hui, les pouvoirs publics ont décidé de prendre à bras-le-corps ce problème. L’on a encore en mémoire qu’en l’an 2000, une célèbre marque de whisky avait été interdite sur le territoire ivoirien pendant plus d’une année parce que son produit était frelaté. Le problème de l’alcool frelaté est un problème important, tout simplement parce qu’il représente un danger public. Ce phénomène perdure parce que la taxe d’importation sur les boissons en Côte d’Ivoire est très élevée. C’est l’une des plus importantes en Afrique. Du coup, les boissons sont vendues plus chères. Et donc, cela incite les personnes plus scrupuleuses à faire rentrer les produits par les frontières de manière détournée, ou remplir sur place des bouteilles en ayant aucun encadrement sur les méthodes de fabrication d’alcool. Ce sont des produits qui nécessitent un savoir-faire.

 

Par Didier Koré, extrait du Life 177 disponible en kiosques et dans tous les points de vente habituels

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