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Chez nous pays : Quand nos masques traditionnels se mettent au Coupé-décalé

masque 3

masque gouro

Zôrôpôtô, Okeninkpin, Maplôli, Dosabado,… Voir un masque en train de danser sur du coupé-décalé est devenu tellement coutumier en Côte d’Ivoire que pour la nouvelle génération des réseaux sociaux il n’y a absolument rien d’anormal en cet acte. Par contre, pour d’autres, c’est pratiquement déplacé de voir les masques reproduire les pas de danses urbains qui ont parfois une connotation obscène.

Les masques en Côte d’Ivoire

Les masques ont une très grande importance dans nos communautés. Une personne revêt le masque, habillée dans des apparats de la tête aux pieds. Une fois masquée dans le bois sacré, la personne est habitée par un esprit, un génie. Elle n’est plus considérée comme un humain, mais comme une créature supérieure. Le masque devient un médiateur entre les hommes et Dieu.

Les types de masques

Il existe différents types de masques selon les communautés. Tout compte fait, ils ont tous un caractère sacré. Il y a des masques “juges”, qui interviennent lorsqu’il s’agit de prendre de grandes décisions pour le village, la communauté. Ceux-là, sortent rarement et en général, quand c’est le cas, les femmes et les enfants ne doivent pas s’en approcher et doivent se terrer dans leurs maisons. Seuls les initiés, les sages, et les hommes adultes peuvent le le voir. Avec le modernisme, cette prescription est de moins en moins stricte. Il est désormais permis de filmer ce type de masque. Considéré comme atout touristique, les femmes et les enfants ont désormais le privilège de les voir.

Outre les masques “juges”, il y a également des masques danseurs, qui sortent pendant les cérémonies de réjouissance et aussi pendant les cérémonies funéraires. Ils viennent pour égayer. Parmi eux, il y a ceux qui sont comédiens (ils peuvent vous arracher votre nourriture, quémander de l’argent, prendre une démarche comique rien que pour faire rire,…) et ceux qui sont purement des danseurs traditionnels qui exécutent des pas au rythme des instruments de musique typiquement africains. C’est ce type de masques qui suscite l’intérêt de cet article.

À cheval entre tradition et modernisme

 

Si aujourd’hui, le zaouli gouro, le gla niaboua ou guéré, le wambêlê sénoufo, le goli baoulé ou le masque échassier gué gblin yacouba se met à faire des pas de danse de musique urbaine comme le coupé-décalé, c’est tout à fait logique. Il ne faut pas oublier que le masque en Afrique est aussi un instrument d’harmonie sociale. Il est censé être au coeur de la société pour comprendre la société et faire agir ou réagir sa communauté.

De ce fait, lorsque des musiques urbaines traversent les métropoles et atteignent les hameaux, s’incrustent dans le quotidien de la communauté, il paraît tout à fait bienséant que les masques danseurs s’adaptent à cette nouvelle donne pour toucher la sensibilité du public. Ainsi va le monde, tout évolue. Là où il faut être regardant, c’est de s’assurer qu’avec ces innovations, nous ne nous déracinons pas des valeurs intrinsèques. Et c’est bien dommage que certains ne puissent faire la part des choses comme l’illustre cette photo où le masque – disons le masqué ici – embrasse sa petite amie.

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Il n’y a rien de mal à ce que la tradition emprunte certains faits, certaines méthodes, certaines danses au modernisme, mais il faut que cela soit un vecteur de progrès et non un raccourci, qui mène à la dérive.

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