Le désenclavement technologique des zones rurales africaines sera un facteur clé du succès de la digitalisation en Afrique (Energie et connectivité)
Le désenclavement technologique des zones rurales africaines sera un facteur clé du succès de la digitalisation en Afrique (Energie et connectivité)

Le désenclavement technologique des zones rurales africaines sera un facteur clé du succès de la digitalisation en Afrique (Energie et connectivité)

Le modèle de développement tout court et celui de développement technologique ne peut se copier d’une région à une autre. Chaque région a un contexte et des besoins bien différents, l’Afrique n’est pas un continent homogène. Du Cap à La Galite, du Cap Vert à l’Ile Maurice chaque région a ses caractéristiques.

Parmi les choses que toutes ces régions ont en commun, on observe que la grande partie de la population est rurale et que son économie est fortement agricole et informelle. 85% de la population vit en milieu rural. L’agriculture représente 15 à 35% du PIB des pays d’Afrique selon les zones et elle emploie 65% de la main d’œuvre. Le secteur informel est très accru mais avec de très faibles revenus, en marge de taux de chômage. Il est difficile voire impensable d’envisager le succès de la transformation digitale en Afrique, sans prendre en compte la dimension de cette population rurale jeune et ambitieuse.

 

Le poumon économique de l’Afrique se trouve en zone rurale.

 

En Afrique, nul ne peut nier que l’Agriculture est le secteur d’activité prépondérant, bien que les méthodes et instruments qui y sont employés restent rudimentaires sur l’ensemble du Continent. Cela n’empêche pas le fait que la majeure partie la production agricole soit exportée, gage de la confiance qu’ont nos partenaires commerciaux étrangers (plus ou moins l’Europe) en notre industrie, vestige d’un modèle économique instauré durant l’époque coloniale. Parmi ces cultures d’exportation on peut mentionner le Café, le Cacao, le Palmier à l’Huile, l’Hévéa, l’Anacarde, la Banane douce, la Mangue etc. Toutes ces matières premières proviennent d’environnements ruraux aussi divers que variés. Plusieurs pays africains ont leur économie qui est basée sur l’agriculture à près de 50%. A elle seule la Cote d’Ivoire représente 40% de la production mondiale de Cacao, pour 20% de la proportion de la production totale transformée par l’agro-industrie locale (FAO). L’agriculture est responsable de 25% du PIB, 40% des exportations et emploie 45% de la main d’œuvre du pays. Deux ivoiriens sur trois vivent grâce au secteur agricole tandis que moins de la moitié de la population vit en zone urbaine. A l’instar du Ghana et du Cameroun qui ne sont pas exclus de ce cas de figure, toutes ces données semblent élucider à quel point la population rurale devrait activement contribuer à la croissance économique africaine.

 

Les ressources primaires se trouvent en zone rurale

 

La gestion des ressources est devenue un enjeu important, compte tenu de l’accroissement inexorable de la population africaine. L’approvisionnement en ressources primaires est à l’origine de bon nombre de conflits en Afrique (Congo, Soudan etc.). On ne peut parler d’industrie agroalimentaire en faisant fi de l’élevage qui fournit la plupart de l’apport nutritif calorique en protéines animales, les méthodes modernes tant bien que mal négligées au profit de la transhumance, les abattoirs n’étant que les seuls symboles d’industrialisation apparente dans ce domaine. Tous les aliments, produits de l’exploitation vivrière que nous consommons proviennent de plantations qui se trouvent bien évidemment en zone rural, l’acheminement de ces aliments en direction des villes impactant considérablement les prix d’achat des denrées. Les ressources primaires (eau, gaz naturel, pétrole, charbon etc.) par la suite transformées en énergies dont dépendent nos économies sont exploitées en zone rurale, énergies indispensables au développement technologique.

 

Les solutions existent pour désenclaver technologiquement les zones rurales

 

Force est de constater que la majorité des territoires en milieu rural est difficile d’accès. Il faut d’abord songer à effectuer un désenclavement tout court pour ensuite l’envisager technologiquement. On constate une insuffisance irréfutable voies de communications et de moyens de transport tant au niveau des échanges intra ruraux qu’à ceux entre zones urbaines et rurales. Le cout des marchandises en provenance des zones rurales en est une preuve. Le déploiement des équipements technologiques qui permettront aux populations en zone rurale d’accéder au digital ne sera possible qu’en utilisant des solutions adaptées. Huawei a innové lors de la grande messe du mobile, la Mobile World Congress 2021, qui s’est tenu à Shanghai en Chine, par le lancement de la Rural Star Pro. Cette solution conçue spécifiquement pour les zones rurales est facile d’installation, très abordable et permet d’offrir aux populations les plus reculées la possibilité d’appeler au téléphone et l’accès à internet 3G/4G.

Il existe encore des zones rurales peuplées avec absence d’électricité et de couverture réseau mobile, ce qui est inadmissible. A ce challenge, Huawei apporte une solution innovante qui combine les énergies renouvelables et les batteries longues durées en lithium avec un module de gestion intelligente du mini réseau électrique pour en optimiser la production et la consommation. Ces mini-réseaux smart grid qui n’ont pas besoin d’être connectés aux réseaux électriques nationaux, peuvent alimenter des villages entiers et favoriser l’émergence des emplois sur place. Grace aux TIC, de nouvelles connaissances essentielles en termes de pratiques agricoles par exemple améliorent les conditions de vie de la population en milieu rural. Mais le manque d’accès et de connectivité reste un obstacle.

 

Le leadership orienté vers les zones rurales est la clé de la relance durable

 

Des programmes d’investissement au sein des économies fondées sur les secteurs d’activités en zone rurale se doivent d’être encouragés, aussi bien par les structures gouvernementales en charge de leur gestion et développement que par des acteurs du privé. La décision d’isolement du « Grand Abidjan » prise en mars 2020 par les autorités ivoiriennes afin de juguler la prolifération des cas d’infection liées au Covid-19, qui n’a fait qu’accentuer l’enclavement des zones rurales a levé le voile sur ce défi majeur. Les économies en zone rurale peinaient à subsister car les villages nourrissent les villes dans tous les sens du terme, des matières premières indispensables au démarrage et bon fonctionnement des industries aux produits de première nécessité. Il va falloir instaurer des systèmes qui favorisent l’interdépendance des villages entre eux-mêmes, sans compter exclusivement sur l’influence des zones urbaines pour qu’en période de crise telle qu’évoquée plus haut la relance économique soit maintenue. Cela est possible par les outils digitaux, pourvu que des maisons du citoyen, c’est-à-dire des zones numériques villageoises, soient mise en place pour donner accès aux services numériques. Il est nécessaire de faciliter un accès universel aux dividendes numériques à nos braves populations rurales, car elles possèdent le secret de la relance économique à l’Africaine.

 

Orphée Konan

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