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Ce que le Procureur Ange Kessi révèle au sujet du policier traîné sur un capot par un chauffeur de taxi

ange kessi

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L’affaire a fait grand bruit à Abidjan ces derniers jours. Une scène cocasse digne de film hollywoodien à la Tom Cruise. Un policier accroché au capot d’un taxi en pleine circulation sur le pont De Gaulle.

Aux infos, le chauffeur aurait refusé d’obtempérer après avoir violé un code la route. Il aurait emprunté une voie réservé exclusivement aux bus. C’est en tentant de l’interpeller que le policier s’est accroché au capot du véhicule.

Le Procureur Ange Kessi a partagé une note sur les réseaux sociaux pour éclairer la lanterne de tout un chacun sur ce type de situation déplorable.

“J’ai aperçu sur les réseaux sociaux des images choquantes d’un policier trimbalé sur le capot d’un taxi. Ce n’est pas la première fois qu’une telle scène se produit sous nos cieux.
En 1985, alors que j’étais étudiant, j’ai rendu visite à ma tante qui résidait à vridi. C’est là que j’ai assisté pour la première fois à une scène cocasse qui, j’avoue m’a profondément bouleversé . Un chauffeur de taxi communal qui traînait un agent de police accroché à sa portière avant gauche dans tout le quartier. Je n’ai jamais pu sortir cette image révoltante de ma tête jusqu’à ce jour.
Malheureusement, ce genre de scène se produit et risque encore de se reproduire un autre jour avec un autre chauffeur sur un autre agent de nos forces. c’est pourquoi j’interviens pour rappeler à tous, policiers, gendarmes et automobilistes ce qui suit:
Il existe un dispositif jurisprudentiel qui prévoit que lorsqu’un chauffeur refuse de s’arrêter alors qu’il est interpellé, et en lieu et place de s’arrêter il renverse le policier ou le gendarme et que ce dernier se relève, tire en direction de la voiture en fuite, blesse mortellement le conducteur, le policier ou gendarme qui a tiré serait en situation de faits justificatifs qui le dégagerait de toute responsabilité pénale. IL NE SERA PAS POURSUIVI.
Pour vérification (Source : crim.5 janvier 2000 Bull. Crim. Numéro 3 cour de cassation Paris).
Autrement expliqué, si ce policier accroché au capot de ce taxi compteur avait sorti son arme, tiré et blessé mortellement le chauffeur de ce taxi, ce policier aurait agi comme s’il était dans une situation assimilée à la légitime défense et il ne serait pas poursuivi ni par le tribunal militaire, ni par aucune autre juridiction.
Le chauffeur serait mort “cadeau” comme on le dit chez nous. Il y aurait eu ce que l’on appelle irresponsabilité pénale et le procureur militaire ne va même pas faire de procédure dans cette histoire .
Comprenons dès lors que nos automobilistes prennent des risques dangereux et inutiles et doivent faire attention à leur comportement avec les agents des forces de l’ordre chargés de la police routière qui sont tout comme eux des humains, des pères, des fils, des frères.
De même, j’en appelle au professionnalisme de nos éléments commis au contrôle routier de faire beaucoup attention, que cette précision ne soit pas un prétexte pour multiplier les bavures qui ne seront nullement tolérées car le parquet saura distinguer l’application de la jurisprudence sus visée et la réalité d’une bavure.
Ayez donc:
– du tact
– de la retenue
– de la courtoisie
– de la responsabilité
– du respect
– restez professionnels et surtout
– évitez les tracasseries inutiles.
– Ne vous mettez jamais en face ou au travers d’un véhicule qui a refusé de vous présenter ses pièces.
– prenez ses coordonnées minéralogiques, continuez votre travail et faites des recherches par la suite pour le sanctionner plus tard.
Nous tenons à vos vies et à vos libertés. Elles sont trop précieuses. Ne les gâchez pas pour si peu.
Le Contre-amiral Ange KESSI .”
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