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À la découverte de… la rappeuse O’Roskop

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De nos jours, l’égalité des sexes est une réalité, en témoigne le nombre croissant de femmes qui s’insèrent aujourd’hui dans des domaines d’activités qui leur étaient inaccessibles autrefois. Nous ne sommes pas là pour nous attarder sur ce fait social (que nous encourageons d’ailleurs), mais pour parler de l’une de ses femmes qui trace sa voie dans le sillon de la musique notamment la musique Rap, qui est pour la mémoire collective l’apanage des hommes. Au-delà de toutes ces considérations misogynes, O’Roskop, car c’est d’elle qu’il s’agit, s’est lancée dans ce milieu peu fréquenté par la gent féminine. Aujourd’hui, elle fait partie des porte-flambeaux de la mouvance Rap en Côte d’Ivoire. C’est cette particularité qui nous pousse à connaître davantage celle qu’on se plairait de qualifier d’Amazone.  Dans les lignes qui suivent, l’artiste se livre à vous. Bonne découverte !

Bonjour O’Roskop.

Salut.

O’Roskop peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs Life ?

O’Roskop est une artiste chanteuse à la fois rappeuse qui s’impose dans plusieurs genres de musique. Je suis polyvalente. Je peux m’adapter à plusieurs genres musicaux comme le reggae, le coupé-décalé, l’afrobeat, l’afrotrap, mais ma base c’est le rap.

« O’Roskop », pourquoi avoir choisi un tel nom d’artiste ?

Ce nom je l’ai choisi par hasard. Avant de me lancer dans la musique, on m’a demandé de choisir un blaze (ndlr : un nom dans le langage rap). J’avais envie d’un nom avec pour initiale la lettre O. J’avais plusieurs propositions, Occide, Oxygène,… Mais j’ai finalement choisi O’Roskop en faisant allusion à l’horoscope (étude des astres pour prédire l’avenir) et j’ai décidé de l’écrire à ma manière. Les amis ont kiffé. C’est de là que c’est parti.

Pourquoi avoir insisté sur la lettre O ? Est-ce en relation avec l’un des initiales de ton nom à l’état civil ? D’ailleurs, quelles sont tes origines ? On aimerait savoir tout ça.

Je suis une ivoirienne d’origine adjoukrou. Cependant, j’ai un côté sénégalais à cause de ma maman. À l’état civil je me nomme Marie Aimée Tiakpa. Concernant la lettre O, c’est juste un goût personnel. En plus, très peu de rappeurs ont un blaze commençant par O.

Comment s’est passé ton premier contact avec la musique ?

C’était un peu difficile dans les débuts. Autant c’était super de découvrir ce métier autant il y avait des difficultés à surmonter étape après étape.

Depuis combien de temps évolues-tu dans la musique ?

Ça fait maintenant 3 ans que je suis dans le milieu artistique.

As-tu des modèles dans la musique et des mentors qui t’ont aidé à construire ta jeune carrière d’artiste ?

Je citerais Rihanna que j’aime bien en tant que modèle artistique dans l’univers RnB et Hip Hop. Du côté des mentors, je tiens à remercier mon producteur Yves Roland Jay Jay, mon arrangeur Ariel Sheney. Je ne pourrai pas citer tout le monde mais il faut dire que ces personnes-là font beaucoup pour moi.

Côté modèle au niveau artistique, n’y a-t-il pas des artistes ici en Côte d’Ivoire qui t’ont inspiré ?

En Côte d’Ivoire, je ne citerai pas une femme pour ceux qui s’y attendent. Je dirais plutôt Arafat qui est l’un des meilleurs artistes ivoiriens.

Il est rare de compter des filles dans les rangs de nos soldats Hip Hop. Qu’est-ce qui a motivé ton choix de faire du rap. Tu fais partie de ce « clan » quand on parle de Nash, de Doksy et autres… On aimerait savoir pourquoi tu t’es lancée dans le mouvement rap.

D’emblée, il faut dire que pour mes proches j’étais bizarre à cause de mon côté garçon eu égard à mon tempérament. Je suis dure de caractère. Je suis venu au rap pour défier les garçons qui ont tendance à minimiser les femmes. Leur montrer que les femmes peuvent faire mieux qu’eux dans des domaines où elles ne sont pas sensées pouvoir évoluer, c’est le cas du Rap. J’ai ce défi en tête. Montrer aux autres ce dont je suis capable en m’imposant dans mon style de musique.

Pour le public ivoirien, tu as été révélée par ton titre « My baby ». On a aussi vu d’autres collaborations avec Ariel Sheney. Actuellement, ton titre « Izy » continue de cartonner sur les chaînes de télé et radio. On remarque que ce ne sont que des singles. Est-ce qu’il y a un album en préparation ? Si oui, quand est-ce qu’il sortira ?

J’ai un album en cours de préparation, il n’est pas encore terminé car il reste encore quelques featurings. Près de 7 titres sur ce premier bijou, on fera sortir quelques extraits pour le bonheur des fans. L’album sortira assurément en fin d’année 2016.

Parlons un peu du Rap ivoirien. On remarque depuis un certain temps que le Rap est en train de se dénaturer, la mouvance Rap commence à prendre une autre tournure. C’est le constat avec des rappeurs comme Tour 2 Garde qui font maintenant du Coupé-décalé. On peut citer dans la même veine Shado Chris et Kiff No Beat qui s’y mettent souvent. D’ailleurs, on t’inscrit aussi dans cette liste. Le Rap n’est plus le Rap à l’état pur, par essence. Comment expliques-tu ce changement ?

Le Rap s’est révolutionné en fait. Avant on avait du Rap hardcore. D’années en années, le Rap a évolué. Si aujourd’hui, on fait cela, c’est pour montrer qu’on peut s’adapter. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on abandonne le Rap. Et en toute franchise, il faut reconnaître que c’est ce genre de musique qui paye. On a le cas-type de Kiff No Beat, ils font certes des sons dansants mais ils font également du hardcore. Le Rap n’est pas éteint.

On t’a vu aussi sur le ring de l’émission télévisée  clash musical sur la chaîne nationale avec tous les autres faiseurs de hip hop, Bop de Narr, Nash et autres. Vous avez été battus par les artistes comédiens chanteurs. Est-ce que cela veut dire que le niveau du Hip Hop est bas? Quel regard portes-tu sur le Hip Hop en Côte d’Ivoire ? Penses-tu que le Hip Hop ait de l’avenir ici?

Le Hip Hop a de l’avenir ici. Il y a plusieurs artistes hip hop en Côte d’Ivoire, sauf que ce genre musical n’est plus écouté par tous comme auparavant. Si le Hip Hop a baissé aujourd’hui c’est parce que les gens ont tendance à écouter d’autres genres musicaux comme le Coupé-décalé.

À ce propos, quelle coloration aura ton album? On sait qu’il y aura de l’Afrobeat. Mais pourrait-on voir un titre purement d’un autre genre musical?

Dans l’album, il y a du reggae, du ragga. Et je travaille aussi selon les aspirations de mes fans. C’est selon ce qu’ils veulent écouter que je bosse. C’est pour cela que ma polyvalence est un atout.

Dans ta carrière d’artiste tu as eu à collaborer avec d’autres personnes. Quelle a été ta meilleure expérience en matière de collaboration ?

Ma meilleure expérience en matière de collaboration musicale, c’est avec Ariel Sheney. Il ne cesse jamais de me montrer de belles surprises. Quand je vais poser chez lui, c’est comme si on a une connexion, comme s’il lisait dans mes pensées. Tout ce que je veux, il l’exécute. C’est vraiment cool de travailler avec lui.

Par ailleurs, as-tu des souvenirs, des expériences drôles, des anecdotes qui ont émaillé ta carrière d’artiste. Ou bien sur scène, as-tu eu une « situation drap » comme on le dit dans le jargon ivoirien ? Ce genre d’histoires drôles nos lecteurs en raffolent.

Effectivement, il m’est arrivé une « situation drap » comme on le dit. Je partais en prestation avec mon producteur et manager Yves Roland Jay Jay et il se trouvait que mon collant s’est légèrement fissuré quand je descendais de la voiture. Pour arriver sur les lieux de la prestation. Sur scène, c’était chaud parce que la fissure s’élargissait (Rires). À un moment je ne pouvais plus bouger. J’ai quand même fini ma prestation devant un public qui était super emballé par ma musique plutôt que par ce détail. Ce sont des choses qui arrivent et j’espère que je n’aurais plus jamais à faire face à ce genre de situations à l’avenir (Rires).

Il arrive aussi des fois que des artistes soit en panne d’inspiration et cela à cause de la suractivité après des tournées, des prestations, des collaborations. Dans ce genre de situation que fais-tu pour raviver ton « inspi » et de retrouver tes sens ?

Dans ces situations, je préfère rester à la maison, seule. Je n’aime pas le bruit, la présence des gens quand je travaille. Ou encore, je marche dans l’allée de mon quartier à Cocody Attoban dont je salue les riverains au passage. Je fais les cent pas histoire de prendre de l’air et tout me revient. Il y a des personnes qui pensent que je prends des stupéfiants comme d’autres artistes mais ce n’est pas mon cas.

Parlons à présent côté jardin, O’Roskop est-elle un cœur pris ? As-tu quelqu’un dans ta vie ? Pour une fille qui fait du Rap on est tenté de le savoir.

Pour le moment, je n’ai pas de relation amoureuse avec qui que ce soit. Actuellement je suis 100% musique. Je n’ai vraiment pas de temps à consacrer à une vie amoureuse. Pas maintenant mais à l’avenir oui.

Tu es dans le showbiz et tu es appelée à côtoyer beaucoup de personnes. Il y a certainement de nombreux soupirants.

C’est normal mais je ne suis pas encore intéressée à mener une relation sentimentale. J’ai des objectifs à atteindre d’abord.

Justement pour terminer, quels sont tes projets musicaux et ambitions ? Comment te vois-tu d’ici quelques années ?

Je suis très ambitieuse. Dans 2 ou 3 ans, je ne serai plus en Côte d’Ivoire. Je serai aux États-Unis. Je ferai des tournées dans tout le monde entier. En fait, c’est le sommet que j’ai dans mon viseur.

En tout cas, tu as tout pour réussir une belle carrière musicale. Merci d’avoir répondu à nos questions et bonne suite. On attend la sortie prochaine de ton prochain single « Plèhentin » que tu annonces pour très prochainement.

Merci Life et à mes fans restez connectés. O’Roskop arrive.

Rolyvan

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