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Société: Ce qu’il faut savoir sur les pédophiles

pédophilie

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L’histoire amère et violente de la petite Grace alimente les débats en ce moment sur la toile, dans les médias et dans les discussions au quartier.

La fillette âgée d’à peine 3 ans a été sauvagement violée à Dimbokro🇨🇮 dans la région du N’Zi. Elle a été retrouvée dans un état critique avec ses organes génitaux très endommagés. Évacuée à Abidjan, elle a finalement succombé ce jour après avoir subi plusieurs opérations sans succès.
Nous n’osons imaginer la douleur et les souffrances de cette innocente petite fille prénommée… Grace !
Nous espérons que le pédophile auteur de ce crime crapuleux sera au plus vite arrêté, jugé et mis hors d’état de nuire.

Une forte campagne pour dire Non au viol sous toutes ses formes surtout sur les enfants bat son plein actuellement. Pour notre rubrique santé de la semaine, nous avons bien voulu ouvrir le dossier sur la pédophilie, histoire de savoir qui sont-ils vraiment et comment remédier, si possible, à ce phénomène. Voici ce que révèle l’étude de la psychologue clinicienne Leonor Bruny.

Il est important de faire la distinction entre pédophile et pédocriminel

Un pédophile est une personne attirée sexuellement par des enfants. Cette attirance peut ne rester que de l’ordre du fantasme. Beaucoup de pédophiles ne passent jamais à l’acte, que ce soit par conscience du mal qu’ils feraient à l’enfant si c’était le cas ou par peur de la répression.

En revanche, on peut agresser sexuellement un mineur sans pour autant avoir une attirance sexuelle pour les enfants. Qu’il s’agisse d’un passage à l’acte isolé (souvent sous l’emprise de substances ou dans le cadre d’un trouble psychiatrique) ou bien récurent (fonctionnement psychique pervers), c’est plus le désir de domination sur une personne vulnérable qui prévaut.

Il y a donc une confusion dans le langage commun où le terme pédophile renvoie systématiquement à violeur d’enfants.

Une autre erreur de jugement concerne notre tendance à essentialiser le pédophile, c’est à dire à ne le réduire qu’à sa déviance. Le monstre prend le pas sur l’humain. Or, il faut savoir que de nombreux pédophiles souffrent de leur état, ils éprouvent des sentiments de honte et de culpabilité intenses et vivent dans la terreur de passer ou repasser à l’acte. Tous les pédophiles ne sont pas les psychopathes en puissance que l’on s’imagine.

Il n’existe pas de profil type du pédophile

La pédophilie touche toutes les souches professionnelles, sociales, religieuses et culturelles. Il existe des pédophiles  exclusifs (uniquement attirés par des enfants) ou non exclusifs (attirés aussi bien par des enfants que des adultes). Cette attirance peut concerner des enfants pré-pubères ou des adolescents (dans ce cas on parle d’hébéphilie). Leur désir peut se porter sur des garçons, des filles ou l’un et l’autre indifféremment. Enfin, bien que plus marginale, il ne faut pas négliger la pédophilie féminine.

Ce phénomène est moins connu car il est plus difficile à définir chez une femme la frontière ente un amour débordant, fusionnel et une relation érotique. De plus, dans l’imaginaire collectif, pour violer il faut nécessairement un pénis, les femmes sont donc souvent hors de tout soupçons ce qui tendrait à sous estimer largement cette pratique.

Le mythe du pédophile qui guette sa victime à la sortie de l’école pour la séquestrer et la violer dans la cave n’est pas représentatif de la réalité. Les médias et les films ont fortement contribué à diffuser cette image faussée du pédophile. Mais surtout, c’est l’image que nous choisissons de retenir.

Ils n’éprouvent aucune culpabilité, aucun remords 

Aussi bien chez le pédocriminel psychopathe que le pervers-narcissique, l’enfant n’est pas considéré comme un être sexué mais comme un objet sexuel.

Ces personnalités étant totalement dépourvues d’empathie, tout ce qui fait l’humanité de l’autre est ignoré. Se croyant au dessus des lois, ils s’arrogent ainsi le droit de disposer à leur gré de l’enfant chosifié. Ils n’éprouvent aucune culpabilité, aucun remords pour les actes qu’ils ont commis, il n’en comprennent pas même la gravité. Il est très rare que ces personnes formulent une demande de soin, si c’est le cas il faut l’aborder avec méfiance car il s’agit sans doute d’une manière habile de manipuler l’environnement. Ce sont ceux qui sont le plus susceptibles de récidiver et pour qui la répression reste la seule solution.

Dans environ 80% des cas, l’agresseur est connu de l’enfant

Ce qu’il est néanmoins important de garder à l’esprit est que dans environ 80% des cas l’agresseur est connu de l’enfant. Il peut s’agir d’une personne de la famille, d’un professeur, d’un éducateur, d’un ami des parents, d’un prêtre…, il peut vivre seul ou avoir une famille, être bien intégré socialement ou isolé, avoir un travail, etc.

Si l’on veut protéger les enfants il est donc nécessaire de faire tomber toutes nos fausses représentations sur les pédophiles. La majorité des pédophiles ne sont pas dangereux, un pédophile dangereux, ce n’est pas seulement un sujet dont la sexualité est orientée vers les enfants, c’est surtout un individu qui s’autorise à agresser quelqu’un dont il voit bien qu’il n’est pas d’accord ou trop immature pour formuler un consentement éclairé.

Pédophilie, une maladie mentale ?

La définition de la pédophilie en terme de maladie mentale fait débat. Certains en effet considèrent qu’il s’agit d’un véritable trouble mental alors que d’autres préfèrent parler de troubles de la préférence sexuelle ou de trouble de la différence sexuelle.

Ces termes sont moins lourds symboliquement car ils focalisent le problème sur les caractéristiques sexuelles de la personne non sur son fonctionnement psychique global. D’autres encore associent la pédophilie à une orientation sexuelle telle que l’homosexualité ou l’hétérosexualité, ce qui exclue par là même le diagnostic de maladie mentale. Sont bien évidemment exclus de ces définitions les passages à l’acte pédocriminels perpétrés dans le cadre d’un trouble psychiatrique telle que la psychose ou la déficience mentale.

Si toutes ces appellations impliquent que la personne n’est pas responsable de son état, c’est au sujet de l’origine de la pédophilie que réside la nuance.

Source: Le Plus Nouvel OBS

Comment soigne-t-on les pédophiles ?

Le principal traitement reste la psychothérapie. « C’est la clé de voûte de la prise en charge », souligne la Haute Autorité de santé (HAS). Dans certains cas, cette prise en charge par la parole peut être associée à la délivrance de médicaments : des antidépresseurs, des anxiolytiques mais aussi des traitements hormonaux qui vont freiner la libido. Réalisées en individuel ou en groupes, ces psychothérapies se présentent sous différentes formes. L’approche psychodynamique vise à « comprendre ce qui motive l’acte sexuel », selon la HAS. « Ces psychothérapies tendent à identifier les contenus inconscients à l’origine du passage à l’acte », précise l’Académie de médecine. Le but est d’aller chercher dans l’histoire de la personne ce qui a pu provoquer cette attirance pour les enfants. Les thérapies comportementales, elles, ont plusieurs objectifs selon la Fédération française de psychiatrie : amener le patient à se sentir davantage concerné, à prendre conscience de ses pulsions sexuelles, à renforcer sa capacité à être sensible à autrui et à s’informer sur la sexualité abusive afin de modifier un schéma de pensée ou une conduite.

Source: La Croix.com

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