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[LIFE 151] Interview avec Amaral: “Je dis haut ce que les gens disent tout bas”

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AMARAL D’AFRIK

Artiste chanteur

« JE DIS HAUT CE QUE LES GENS DISENT TOUT BAS ! »

L’artiste-chanteur Amaral d’Afrik fait l’unanimité auprès de ses confrères à l’écoute de ses textes aussi poignants qu’engagés qui lui valent quelquefois des bisbilles avec certains mélomanes réfractaires au changement. Artiste engagé, il l’est et l’assume pleinement.

Pourquoi avoir choisi de t’appeler Amaral d’Afrik ?

J’ai choisi ce pseudonyme tout d’abord parce que je ne chante pas seulement pour la Côte d’Ivoire. J’essaie tant bien que mal d’exporter ma musique à travers la sous-région et à l’international. Retenez donc que je suis l’Amaral des Africains.

Que faisais-tu avant de venir à la musique ?

Je partais à l’école comme tout bon jeune homme. Et ce n’est qu’après cela que j’ai été piqué par le virus de la musique. Après le Bac notamment, je faisais de petits business et surtout de la musique.

Y’aurait-il des personnes qui t’ont influencé ton choix faire de la musique ?

Je tiens à préciser que la musique est quelque chose d’inné, parce qu’à la base, ma mère est une excellente chanteuse. Et donc, depuis tout petit, j’avais cette envie en moi. Pour ce qui concerne la musique zouglou, il faut dire que j’ai été bercé par plusieurs artistes comme Soum Bill, Espoir 2000 et Yodé et Siro pour ne citer que ceux là. Ce n’est que par la suite que des mélomanes ont fini par m’identifier à Soum Bill vu que nous avons le même timbre vocal. Au-delà, je l’apprécie aussi pour son engagement et la force de ses textes.

Amaral est-il un artiste engagé ?

Le zouglou, à la base, est une musique qui dénonce les tares de la société. Et bon nombre de nos devanciers se sont
inscrits dans cette logique de dénonciation. Si aujourd’hui, la nouvelle génération ne suit pas un tel combat et va dans tous les sens pour amuser la galerie, ce sera peine perdue. Alors si décrier les tares de nos sociétés me fait passer pour un artiste engagé, alors je le suis.

Quels sentiments t’animent lorsque tu écris tes textes ?

J’ai un premier album de 12 titres sur lequel figure le titre ‘’On a le ventre vide’’ qui a été beaucoup apprécié par les mélomanes ivoiriens. Juste après, j’ai sorti un autre single intitulé ‘’Emporté’’ pour juste amuser la galerie. Dans
la même tendance, j’ai sorti ‘’Laisse mon gibier’’. Puis, le titre qui fait un véritable carton ‘’Ils ont menti’’ que j’ai écrit en deux jours à la suite d’un documentaire que je regardais sur le net, où le président, au cours de la campagne présidentielle faisait des promesses qui n’ont pas été tenues jusqu’à ce jour… Je tiens tout de même à affirmer que cette chanson n’est pas forcément adressée à la seule Côte d’Ivoire. Sur ma page YouTube, il y a beaucoup d’autres nationalités qui me félicitent pour la pertinence du texte. C’est une chanson de combat qui met en lumière ces promesses non tenues de nos dirigeants africains d’une manière générale. Contrairement à ce que bon nombre de personnes peuvent penser, je n’appartiens à aucun parti politique. Ce n’est pas une chanson partisane, mais, elle dit tout haut ce que les gens disent bas.

As-tu été victime d’une quelconque menace ?

Oui ! Avec ce genre de textes, il faut forcément s’attendre à des représailles. J’ai eu de grosses frayeurs à l’écoute de quelques appels anonymes. Des personnes même me conseillaient de quitter mon domicile pour me mettre à l’abri quelque part. Bon après, cela a coïncidé avec des dates de spectacles que je devais honorer en Europe. Et beaucoup de personnes avaient pensé à cette époque là que j’avais fui le pays. Alors qu’il n’en était rien du tout.

Quelles ont été les réactions de tes devanciers ?

(Rires). Les retours ont été très positifs de la part de mes aînés dont je tairai ici les noms. Ils ont dit qu’en moi, ils se retrouvaient il y a quelques années en arrière. Ils ont aussi dit que je ne suis pas un faiseur de zouglou ‘’Bétika’’.

Comment se porte aujourd’hui ta carrière ?

Les choses avancent bien. J’ai un staff managérial très percutant. Je suis en autoproduction depuis le début de ma carrière. Tout va bien pour l’instant, nous honorons plusieurs spectacles et sollicitations, etc.

Comment entrevois-tu ta carrière au plan international ?

Tout prend d’abord son sens dans mon surnom qui est Amaral d’Afrik, car je ne chante pas seulement pour plaire au public ivoirien. Je touche la sensibilité de tout le monde entier. Je pense qu’à force de travail bien fait, tout finira par payer et normalement je pourrai exploser au plan international.

Quels sont les projets musicaux sur lesquels tu travailles en ce moment ?

Pour l’heure, je prépare la sortie de mon prochain single appelé ‘’Je suis célibataire’’ en prélude à la sortie de mon second album qui sortira très bientôt. J’ai plusieurs dates de spectacles à honorer en mai prochain, à Londres. Puis, plusieurs autres spectacles en vue.

 

Par Didier Koré, extrait du Life 151. 

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