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[LIFE 150] C’est mon histoire: Nanan Avoulachi 3, Reine-Mère de Nouamou

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NANAN AVOULACHI 3, REINE-MÈRE DE NOUAMOU

PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ONG ACTION SOCIALE POUR LA PAIX.

A l’état civil, elle se nomme Simone Mensah et, Nanan Avoulachi 3, Reine Mère de Nouamou est son nom de règne. A travers sa fabuleuse histoire, elle nous conduit tout droit au cœur des traditions akan et rappelle à tout Africain, l’héritage culturel légué par nos ancêtres ainsi que la noble mission de tout leader africain qui n’est autre que la gestion sage et pacifique des peuples. Elle nous la conte.

 

Comment je suis devenue Reine-Mère

Je suis Simone Mensah à l’état civil et mon nom de règne Nanan Avoulachi 3, Reine-Mère de Nouamou. J’ai fait le primaire en France, le secondaire au Collège moderne de Grand-Bassam devenu lycée avant d’aller à l’Institut de comptabilité et mécanographie Lorng à Abidjan. J’ai été l’une des premières employées d’Ibis Marcory avant d’aller travailler au Novotel puis aux USA à IRIS HOUSE, un centre pour les malades du Sida situé à Harlem. Aux USA, j’ai suivi des cours de management sanctionnés par un diplôme de Daycare management et j’ai ouvert mon Daycare business en 2003. En 2010, de retour en Côte d’Ivoire, on m’a faite Reine-Mère provisoire de mon village. Et c’est une tante Reine-Mère qui m’a initiée au trône sans que je m’en rende compte. Le chef qui était là auparavant était mon oncle, c’est-à-dire le grand frère de ma mère, et je restais à côté de lui car il était très âgé. Dans ces cas de figure, ce sont les nièces qui s’occupent de leur oncle. C’est ainsi que je suis restée auprès de lui
jusqu’à ce qu’un beau jour, je sois désignée pour porter la couronne. J’ai été intronisée le 1er avril 2018.

Il faut être de la famille royale pour être choisi et cela se fait du côté de la mère car nous suivons le matriarcat, c’est-à-dire le système matrilinéaire. La famille royale se réunit pour choisir le Chef et la Reine-Mère selon leur moralité, leur comportement et bien d’autres paramètres. Une fois qu’il est choisi au sein de la famille royale, la population est convoquée à une réunion afin de présenter l’élu et d’avoir l’approbation de cette population. On met alors de poudre ou kaolin blanc les yeux de ce dernier. Pour la Reine-Mère, on le fait deux jours avant les présentations. On lui met de la poudre aux yeux pour ne pas qu’elle sache où on l’emmène afin de la préparer et lui donner des conseils dans une chambre désignée.

Ma mission

Ma mission en tant que Reine-Mère de Nouamou, c’est d’amener la paix dans le village, régler les problèmes quotidiens, apporter un petit plus à la communauté eu égard à mon parcours académique et professionnel. La Reine-Mère est la conseillère du Chef et du Roi. Elle peut suppléer la Reine-Mère de Tiapoum lorsque celle-ci est absente à la demande du roi.

Nouamou, mon village

Il y avait beaucoup de goyaviers dans le village à l’époque et donc on avait nommé le village « Nouabénou », c’est-à-dire « le coin où il y a les goyaviers ». Mais, par déformation avec le temps, c’est devenu « Nouamou ». Le village existe depuis les années 1800 et est situé sur l’axe Aboisso-Noé. Il fait partie du département de Tiapoum et de la sous-préfecture de Nouamou. C’est un village N’ZIMA. Je suis la troisième Reine-Mère. Ma grand-mère et mes arrières parents sont venus du Ghana, de Princesstown, un village où il n’y avait que des princes, des princesses, des rois et des reines. Le village s’appelait Princesstown parce que toutes les filles étaient belles.

L’attiéké sans amidon de Nouamou

Mon souhait, le plus ardent, c’est de faire comprendre aux femmes et spécialement à celles de Nouamou qu’ensemble nous devons accéder à l’entrepreneuriat féminin afin de sortir de la pauvreté. C’est ce qui m’a poussée à faire connaître notre attiékè sans amidon. Nous avons participé au Symposium du manioc en 2017 à Aboisso en partenariat avec la Plateforme mondiale des femmes entreprenantes (Plamfe) et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte D’Ivoire pour une exposition-vente qui a été très bien appréciée.

Par Yannick Effoumy, Extrait du life 150

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