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[LIFE 143] Josué Gnawa: “Je suis témoin de l’évolution de la culture de mon pays”

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Josué Gnawa

“Je suis témoin de l’évolution de la culture de mon pays”

Sa réussite (il refuse qu’on dise de lui qu’il a réussi), il la doit bien à son abnégation au travail. De petit serveur de maquis à propriétaire de plusieurs espaces culturels aujourd’hui… Que de chemin parcouru !  “Humblement, je tiens à dire merci pour la considération que vous accordez à ma modeste personne. Pour la petite histoire, sachez tout simplement que Gnawa a travaillé comme serveur dans des maquis avant d’être, aujourd’hui, le propriétaire de son espace live, son maquis, son restaurant…Je cherche toujours à me parfaire. Je suis peut-être un modèle pour la jeunesse, mais je n’ai pas encore réussi”.

« J’ai traversé le désert »

Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille . J’ai traversé le désert ici, à Abidjan. Ma vie a été très tumultueuse. Vous vous souvenez certainement de la chanson de A’Salfo, là où il dit qu’on aurait dû mettre sa photo à côté de la définition du mot galère… Moi, j’ai vécu quatre fois plus la galère que lui. Très tôt, j’ai appris à me prendre en charge car la vie était comme une jungle. Une voie sans issue où il faut se battre pour réussir.

“Je marchais de Yopougon à Cocody, et de Cocody au Plateau.”

J’ai encore en mémoire mon arrivée dans le monde du show business en 1987. A l’époque déjà, j’organisais de petites soirées pour me faire un peu d’argent. Au passage donc, je tiens à vous informer également que je suis grand pratiquant des armes martiaux. En 1988, à la sortie de l’université, mon chemin a croisé celui de l’artiste Justin Stanislas. Il avait sorti à l’époque un album intitulé ‘’Padre ’’. A dire vrai, ma vie de manager d’artiste venait ainsi de débuter. Je faisais ainsi toutes les démarches de mes artistes à pied. Je marchais de Yopougon à Cocody, et de Cocody au Plateau, juste pour déposer les disques de mes artistes. Je croyais fermement en ce que je faisais. Mieux, j’étais aussi présent sur tous les grands événements pour faire connaître mon artiste. A cause de ma façon de me vêtir, les gens autour de moi pensaient que je venais de France.

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“Je maîtrise donc tous les rouages de ce métier.”

Aux jeunes qui veulent embrasser le métier de manager d’artistes, je demande tout simplement d’avoir la tête sur les épaules. Ils ne doivent pas être zélés. Ce qui pourrait peut-être me différencier de ces derniers, est que j’ai d’abord été manager de maquis avant d’en être le propriétaire. Je maîtrise donc tous les rouages de ce métier. Plusieurs artistes, et non des moindres, ont éclos devant moi. Je veux parler de Bilé Didier, Espoir 2000 pour ne citer que ceux-là. J’ai également géré le studio de Barthélemy Inabo. Les managers pensent qu’ils travaillent pour les artistes alors qu’en réalité, c’est l’artiste qui bosse pour le manager. Le manager doit donner des directives à son artiste et non l’inverse.

“Cela me peine de ne pas être reconnu aujourd’hui comme tel.”

« Je suis un des témoins privilégiés de l’évolution de la culture de mon pays » Dans 10 ans, je compte racheter cet espace et en faire un plus grand espace de live. Je voudrais aussi que mes admirateurs viennent apprendre auprès de moi. Je suis témoin de l’évolution de la culture de mon pays. Cela me peine de ne pas être reconnu aujourd’hui comme tel. Que ceux qui veulent embrasser le métier de manager ou d’artiste aiment ce qu’ils font et qu’ils soient sérieux. »

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