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José Max Ayité: “On est désagréablement surpris lorsqu’on voit certaines personnes commettre autant d’erreurs d’orthographe”

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Notre correcteur maison de Life Magazine a récemment participé au concours “La grande dictée” institué dans le cadre du Prix Ivoire pour la Littérature 2019. Parmi les éminents écrivains, journalistes et blogueurs participants, José Max AYITÉ a obtenu la très honorable deuxième place pour avoir commis une faute et demie, coiffé au poteau par le lauréat Olivier GBALA d’une seule faute.

Les candidats présents ont eu à concourir sur le texte “La course-poursuite”, extrait du roman Climbié de Bernard Binlin DADIÉ. De retour au “QG” de la rédaction de Life Magazine, il nous a accordé un entretien dans lequel il a abordé ses motivations à participer à ce concours – malgré son âge – et surtout pourquoi il est primordial de rééditer ce genre d’événement. Comme d’habitude, José Max Ayité qui a également été chroniqueur “Le sage Ayité” à la RTI lors de la saison 5 de l’émission C’Midi, nous a prodigué des conseils pour être toujours au top en matière d’orthographe, de grammaire et de conjugaison.

“Un test pour moi-même”

Quel bilan faites-vous de votre participation à ce concours ?

Par hygiène intellectuelle, j’ai voulu m’éprouver moi-même parce que depuis 1971, l’année où j’ai passé le BEPC, je n’ai plus participé à une séance de dictée. Quand j’ai entendu parler du Prix Ivoire et qu’il y avait une dictée comme épreuve, j’ai décidé d’y aller et de voir de quoi je suis encore capable. Il y avait plus de 500 candidats de tous âges, des écrivains, des journalistes, des élèves et étudiants. C’était un texte de Bernard Dadié, un choix fait en son hommage vu qu’il est décédé cette année. Le titre c’était “La course-poursuite” avec quelques pièges. Quoique comportant des pièges, j’avoue que la dictée n’était pas difficile.

À la base, il n’y avait pas l’objectif de remporter forcément le Prix…

Depuis 48 ans, je n’ai pas été soumis à cette épreuve là. J’ai voulu voir de quoi je suis encore capable.

Vous avez fini sur le podium…

J’ai raté le Prix à un tiret près, c’est-à-dire une demi-faute. Le lauréat Olivier GBALA a commis une faute et moi une faute et demie pour avoir omis le tiret entre par et dessus (par-dessus). J’aurais pu gagner le premier Prix qui est un billet d’avion Abidjan Rabat .A/R offert par ROYAL AIR MAROC. Le second prix a été un lot de livres et de dictionnaires. Une façon peut être de mieux préparer. Qui sait ?

“J’avoue que je suis sorti grandi de l’épreuve”

Ce fut une belle expérience. Le referiez-vous ?

Assurément. Il faut multiplier ce genre d’occasions. Il faut trouver les moyens d’encourager les jeunes à lire. J’exhorte tout le monde à participer à ce genre d’épreuves. Ce sont des événements à rééditer et à vulgariser. Il faut qu’on en parle suffisamment au niveau des lycées, des collèges et pourquoi pas même au niveau des écoles primaires. Cela vous permet de vous jauger vous-mêmes. J’avoue que je suis sorti grandi de l’épreuve, même si je n’ai pas gagné, je ne suis pas peu fier de ce que j’ai pu accomplir. Comme je l’ai dit, 48 ans après, commettre une faute et demie et avoir perdu pour la demi-faute, je suis heureux de l’avoir accompli.

Aujourd’hui avec les NTIC, le digital, les gens sont plus enclins à l’abréviation, tolérants sur les fautes parce que soit négligeant soit méconnaissant les erreurs de grammaire et d’orthographe. Quel est votre point de vue ?

La langue française est une langue que nous avons adoptée. Elle a ses règles. Les nouvelles technologies ne devraient pas pouvoir changer les donnes. Il faut que les gens soient attentifs parce que ce que vous écrivez, c’est votre reflet. C’est un drame les SMS ! Cela vous emmène à écrire n’importe quoi. Cela se remarque lorsque les gens doivent écrire des rapports, des lettres. On est désagréablement surpris lorsqu’on voit certaines personnes commettre autant d’erreurs. Il est évident que celui qui écrit bien arrive à exprimer correctement ce qu’il veut dire. Le constat avec les fautes d’orthographe est un peu à l’image de notre vie aujourd’hui, on néglige tout. Les gens négligent la grammaire, l’orthographe, la conjugaison, tout va à vau l’eau. Une langue a ses règles, il faut les appliquer et pour pouvoir les appliquer, il faut les connaître.

“Ce que vous écrivez, c’est votre reflet”

Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux journalistes, étudiants et élèves pour améliorer leur orthographe ?

Il faut lire, lire encore et lire toujours ! Moi je suis très curieux. C’est la curiosité qui vous conduit à lire, à chercher, à découvrir. On ne sort jamais indemne de nos lectures, on garde toujours quelque chose. Il faut apprendre les règles, elles existent. Vous ne pouvez pas les inventer. Ces règles s’imposent à nous. C’est vrai que nous avons par exemple inventé le nouchi en essayant de faire évoluer la langue mais il y a quand même des règles qu’il faut appliquer. C’est ce à quoi tout enseignant, tout apprenant doit s’atteler, pouvoir s’approprier ces règles et les appliquer. Il y a même une polémique récente à propos des énormes erreurs trouvées dans les manuels scolaires du primaire. Ceux qui se sont occupés de ce volet n’ont pas pris la peine de relire correctement. Lorsqu’on rédige un texte à un moment donné on n’a pas de recul. Il faut le donner à quelqu’un qui n’a rien à avoir avec le texte, qui a un regard neuf. Ces mêmes erreurs passent également à la télévision. Si quelqu’un avait pris la peine de relire avant que ça ne passe, on aurait pu l’éviter. Les drames de ce genre, il en existe de plus en plus, et c’est à nous de veiller pour que cela n’arrive plus en faisant de la relecture. Il faut travailler avec rigueur, être très attentif. Nous sommes devenus trop “légers” dans tout ce que nous faisons. Il nous faut revenir aux fondamentaux.

Infoline M. Ayité: +22507094203

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