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Izabella Maya, humoriste : «je ne me voyais pas en tant que comédienne… »

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De passage en Côte d’Ivoire dans le cadre de la 11ème édition du Marché des Arts et du spectacle d’Abidjan (MASA), l’humoriste franco-ivoirienne Izabella Maya a bien voulu lever un coin de voile sur sa carrière dans le cinéma, dans l’humour et le théâtre.

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Life magazine qui ne vous connaissent pas forcément ?

Je suis Izabella Maya, je suis franco-ivoirienne. Je suis donc de l’ouest de la Côte d’Ivoire, j’ai fait mes études en Bretagne et à Paris. J’ai fait un double cursus Droit et Communication et après, j’ai travaillé dans un cabinet d’avocats et je l’ai laissé tomber pour devenir comédienne.

Des études de Droit à la comédie, comment cela a été possible ?

Alors je pense que dès le départ je ne me voyais pas en tant que comédienne, humoriste ou actrice. Je ne me voyais pas du tout là-dedans, pour moi tout allait être tracé. J’allais continuer le droit, j’allais finir, j’allais ouvrir mon cabinet et donc c’était ça un peu le parcours et mes amis étaient persuadés qu’il fallait que je devienne comédienne. Alors pour mon anniversaire, ‘’ces petits bandits ” se sont cotisé et m’ont offert un stage dans une école de théâtre. Et, comme ça coûtait cher (parce que c’est l’une des écoles les plus renommées de Paris), ils m’ont dit tu n’as pas intérêt de nous poser un lapin. Et donc je me suis retrouvée comme ça dans une école pour faire ce stage qu’ils ont payé pour moi et la chance aussi que j’ai eue est que je suis tombée sur un professeur que les gens appellent le maître dans le milieu. C’est celui qui a formé les grands acteurs français, plusieurs acteurs français et il avait peut-être décelé quelque chose en moi parce qu’il me faisait vraiment travailler plus que les autres. Il était très dur avec moi, et sur le coup, je ne le comprenais pas ! Comme j’étais la seule noire, je me suis dit qu’il : « mais, il a un problème. (Rires) ». Et les autres me disaient : « mais au contraire tu dois être contente qu’un homme comme ça s’intéresse à toi ». C’est-à-dire qu’il ne perd pas son temps avec les gens. S’il s’intéresse à toi, ça veut dire qu’il a décelé quelque chose en toi. Puis, à la fin du stage, il m’a dit : « je me fiche de savoir le nombre de diplômes que tu as, je me fiche de savoir ce que tu fais comme métier laisse tout tomber et devient comédienne sinon ça sera un gâchis ».

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Quel est donc le premier rôle que vous campez ?

 Eh beh, le premier rôle que je campe c’était dans un film où j’avais un tout petit rôle je crois. Je faisais l’amie d’une mariée, voilà c’était ça j’ai débuté un peu comme ça et après ce qui est génial c’est que le bouche-à-oreille quand tu travailles avec une équipe et que tout se passe bien ils peuvent te recommander et très vite j’ai commencé à tourner j’ai vraiment eu cette chance et j’ai fait un film dans la foulée sur le sida où j’avais le rôle principal qui a énormément marché alors qu’on ne s’y attendait pas du tout voilà, on l’a fait avec presque pas de budget et je sors la première fois que j’ai vu que ça a commencé à marcher et que les gens ont commencé à me reconnaître j’étais chez la coiffeuse et les gens venaient me voir : c’est toi qui as fait le film sur le sida ? Et je me disais de quoi on me parle. Et en fait ça a fait mais effet boule de neige et le film ont vraiment marché on a eu des prix tout ça et suite à cela j’ai tourné avec Gérard Depardieu où je jouais son assistante et sa maîtresse et je le largue pour un homme plus jeune (Rires) donc voilà et je pense que ce dernier film a été un tournant décisif dans ma carrière de comédienne.

C’est ce film qui vous a révélé au public français ?

Ah oui ! Le film sur le sida m’avait quand même révélé mais, celui avec Depardieu m’a révélé au grand public, à un public de professionnel et à d’autres personnes qui peut-être finalement ne m’auraient même pas regardé. Et, grâce à ce film, ils ont commencé vraiment à s’intéresser à moi et j’ai commencé à beaucoup travailler.

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Izabella c’est le cinéma, le théâtre ou l’humour ?

(Rires) Au début, c’était le cinéma même si j’étais dans une école de théâtre. Les premiers rôles campés étaient des rôles pour le cinéma, des téléfilms, des séries et tout ça ensuite, il y a eu le théâtre donc je jouais au théâtre dans des pièces classiques ce qui était dingue, au fait ce qui est bien c’est qu’au théâtre on ne regarde pas la couleur de la peau, donc au théâtre j’ai joué Juliette (Roméo et Juliette), j’ai joué dans des pièces classiques. Au cinéma c’est différent, c’est un autre sujet et on se bat pour ça et après l’humour est arrivé en troisième position puisque mon spectacle ‘’origine non contrôlée ” est encore jeune, mais il fallait aussi que j’écrive. Étant donné que j’ai toujours été quelque part engagée, je ne voulais pas monter sur scène juste pour amuser la galerie.

Qu’est-ce qui justifie votre présence à Abidjan ?

Je suis là pour le festival du MASA, et je suis dans la sélection officielle du festival donc je suis tellement contente d’être là (Rires). J’ai eu à jouer mon one man show qui s’intitule ‘’Origine non contrôlée “. Je joue toute seule sur scène pendant une heure vingt minutes. Dans ce spectacle, je parle de l’immigration car, de toute façon, on est obligé de parler de ce qu’on connaît, et non pas de ce qu’on ne connaît pas ! « Je suis quand même une immigrée il y a un proverbe ivoirien qui dit : « le morceau de bois aura tant duré dans l’eau il ne sera jamais caïman ».

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