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Héros ordinaire 131: Ayo Hélène epse Mel, propriétaire de l’espace Chez Tantie Alice

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Découvrez notre héros ordinaire du Life 131.

Ayo Hélène épouse Mel

Propriétaire de l’Espace, Chez Tantie Alice

«J’ai toujours cru en ce que je faisais»

« Je rêvais de devenir pharmacienne. Après avoir obtenu mon Bac D, j’ai suivi une formation en informatique de gestion en 1990. J’ai ensuite été sollicitée pour un stage mais j’ai refusé car depuis ma grand-mère jusqu’à ma mère, nous sommes une famille de commerçantes. Aujourd’hui, mariée et mère de 4 enfants dont deux filles et deux garçons, mon commerce m’a valu d’être directrice d’une entreprise, de posséder une maison, une voiture et d’assurer la scolarité de mes enfants.

Le restaurant ‘’tantie Alice’’ existe depuis juillet 1977. Tantie Alice est ma mère. En réalité, c’est elle qui avait commencé cette activité avec du fagot, une table et deux bancs. Au départ, c’était un petit commerce que ma mère faisait pour soutenir son mari et nous scolariser. C’est vers les années 90 que l’activité a commencé à prendre de la valeur avant que je ne la reprenne en l’an 2000 pour en faire un vrai restaurant. Aujourd’hui je me retrouve avec 40 tables et 4 chaises sur chaque table à Marcory. Ma recette journalière varie entre 200.000 et 400.000 F Cfa/ jour. Au début j’ai voulu me déporter vers d’autres pays. Je suis allée en prospection et je suis revenue en Côte d’Ivoire car je connais mieux mon pays. Etant donné que Bassam est désormais un patrimoine mondial de l’UNESCO, je me suis installée là-bas et j’ai ouvert mon deuxième restaurant le 20 mai 2014. Trois ans plus tard, le 20 mai 2017, j’ouvrais celui de la Riviera Palmeraie. Je travaille avec environ 35 personnes pour les trois établissements (Marcory, Bassam, Riviera).

Trois dates m’ont marquée tout au long de cette aventure. Primo, en 2009, j’ai été honorée par Joseph Diomandé qui m’a remis un prix lors de la Nuit Internationale de la Femme à l’Espace Cristal, en Zone 4. Secundo, en 2012, lors du lancement du fonds d’aide aux femmes ivoiriennes initié par la Coopec, j’ai été honorée à l’hôtel Ivoire par la Première Dame, Mme Dominique Ouattara qui nous a offert des prix. Et tertio, en 2013, j’ai été primée au dîner-gala Letagonin organisé par Patricia Kalou.

La spécialité de tantie Alice, à l’origine c’est de l’attiéké au poisson. Nous sommes originaires de Dabou, en tant qu’Adjoukrou, l’attiéké est notre nourriture principale ; donc nous en faisons un commerce. L’attiéké c’est un met typiquement ivoirien et tous les étrangers en Afrique, surtout l’Afrique de l’ouest, connaissent l’attieké. J’ai toujours cru en ce que je faisais parce que les gens venaient un peu de partout, les étrangers, les stars, les artistes. Notre particularité, c’est la qualité de l’attiéké, la fraîcheur du poisson et surtout l’assaisonnement assez spécial. C’est vrai que tout le monde fait de l’attiéké-poisson mais il faut y goûter pour connaître le bon. Si les gens viennent manger chez moi c’est parce qu’ils s’y plaisent et parce qu’ils savent qu’en mangeant ici ils sont sûrs de manger de la qualité, de ne pas tomber malade et de consommer des produits vraiment frais. Je mise beaucoup sur l’hygiène. Dans la pratique, je suis au four et au moulin. C’est mon métier et j’aime ce que je fais. Je vais moi-même au marché pour choisir les produits que je veux et je veille à ce que tout se passe bien.

En toute chose, tout début est difficile donc il faut y croire, être patient, persévérant et surtout avoir l’amour pour ce que tu fais. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire de la restauration. Il faut que ça te tienne à cœur. Il ne faudrait pas que tu te dises comme j’ai ouvert un restaurant, je viens à la fin de la journée pour prendre la recette. Ce n’est pas possible. Il faut qu’on te sente dans ce que tu fais, surtout que les clients viennent pour ta présence, ton accueil, ta rigueur. J’aimerais que ma fille aînée prenne la relève mais la décision lui revient. »

Yannick Effoumy

 

 

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