A la uneDans le MagNews & People

[LIFE 154] Loza Maléombho, l’ivoirienne qui habille les stars américaines

Loza Maléombho

Loza Maléombho

Loza Maléombho, cette styliste ivoirienne est, aujourd’hui, pour avoir habillé les stars américaines (Beyoncé, Solange Knowles, Kelly Rowland et le clan Knowles), une grande styliste. Infographe de formation, Loza commence sa carrière de styliste à New York quand elle découvre que la mode new-yorkaise ne correspond pas forcément à son idée de la mode. Elle décide donc de retourner à ses origines et à la Côte d’Ivoire, son pays. Elle crée aujourd’hui, des pièces qui reflètent l’alliance entre l’esthétique artisanale ivoirienne et la mode urbaine new-yorkaise. Loza Maléombho, c’est un rêve. C’est une histoire qui valorise nos cultures et nos artisans africains, et nous la racontons sur le territoire Africain.

L’IVOIRIENNE QUI HABILLE LES STARS AMERICAINES

De l’infographie à la mode. Est-ce que votre formation influence votre passion ?

Oui, totalement ! J’ai une sensibilité dans la communication et la direction artistique de ma marque que je mets au crédit de ma formation dans les beaux-arts et en infographie.

Le nom Loza Maléombho fait penser tout de suite, pour ceux qui vous connaissent, à Beyoncé, Kelly Roland, Solange Knowles… à votre avis, qu’est-ce qui séduit ces stars dans vos créations ?

Ce doit être l’originalité et l’histoire que je raconte. Il y a une prise de conscience ces 5 dernières années au sein de la communauté afro-américaine qui les amène à s’intéresser de plus en plus aux «Black owned businesses» et à créer le pont avec la communauté africaine. On le voit dans la musique, dans les arts et plus récemment dans la mode. J’ai eu la chance de faire partie de cette vague de créateurs africains qui les ont séduits.

Votre collaboration avec Beyoncé, Kelly Roland…a boosté votre carrière de styliste. Comment vous vivez et gérez cette renommée ?

En réalité, je ne fais pas ce que je fais pour être célèbre donc, j’avoue que je la vis avec un peu d’ambiguïté. Il s’agit surtout de m’exprimer artistiquement, de raconter des histoires auxquelles les Africains s’identifient et de mener une activité lucrative à long terme : je pense que ce qui me motive le plus avec cette «renommée», ce sont les messages de jeunes Africains (Ivoiriens compris) sur lesquels mon travail résonne, inspire et influence. C’est de ça qu’il s’agit : changer les mœurs sur le long terme et marquer la différence. Cela n’a pas de prix !

S’implanter en Côte d’Ivoire, est-ce un choix de cœur ou de raison ?

Les deux. Autant j’aime et ressens le besoin de travailler et participer avec ferveur au développement de la Côte d’Ivoire, autant le fait d’avoir évolué ici, ces dernières années, m’a exposée aux réalités locales, aux challenges mais surtout au potentiel immense qui reste encore à explorer dans le cadre de l’entrepreneuriat.

Vos œuvres et créations sont-elles bien accueillies et comprises par les Ivoiriens ?

On y arrive. Il y a déjà une grande évolution dans notre culture de consommation locale comparée à il y a 3-4 ans. Aujourd’hui, Il y a des boutiques multi-marques africaines qui ont ouvert un peu partout à Abidjan : Dozo, Couleurs concepts etc… A l’époque, ma cible était exclusivement internationale parce que je trouvais que les Ivoiriens en général (à l’exception de la diaspora) ne comprenaient pas la démarche créative et philosophique de la marque. Mais, s’il y a bien une chose que j’ai apprise des Américains, c’est qu’absolument tout peut se vendre partout avec une bonne communication. Il faut juste pouvoir raconter avec consistance une histoire authentique à laquelle votre cible s’identifie et la communiquer avec simplicité. Pour moi, il ne s’agit pas d’être comprise, il s’agit d’interpeller, de titiller la perception et la curiosité vers de nouveaux concepts. Je ne suis pas du genre à suivre la tendance. En général, je la crée ou je la réinvente. Donc, pour être totalement honnête, le fait que mes collections ne soient pas accueillies ou qu’elles ne soient pas comprises, c’est plutôt bon signe !

Loza Maléombho est-elle une marque accessible ? Que ce soit dans l’aspect créatif ou commercial ?

Il y a plusieurs aspects commerciaux avec ma marque. Si le prêt-à-porter haut de gamme n’est pas accessible à tout le monde, il y a des produits qui le sont, comme les accessoires (bijoux et les sandales, par exemple) et nous en développons d’autres. Quand vous pensez Louis Vuitton, vous ne pensez pas tout de suite à la collection de vêtements, n’est-ce pas ? Mais plutôt aux sacs, ceintures et autres portefeuilles, parce que ce sont les gammes de la marque qui sont accessibles à celui/celle qui en rêve. Une jeune fashionista qui rêve de se vêtir en LV mettra son argent de côté pour acquérir un sac, parce que c’est le produit qui lui est accessible pour l’instant avant d’atteindre la gamme de vêtements. De cette façon, elle achète un morceau du rêve, elle achète une histoire qui a de la valeur à ses yeux et dont elle aimerait faire partie.

Par Charlène Danon, extrait du Life 154 

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs requis sont indiqués *

six − 2 =

SNEDAI